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Bessent, seul contre les radicaux

Bessent, seul contre les radicaux

Le secrétaire au Trésor américain Scott Bessent a tenté cette semaine une opération de charme lors des réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale.

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par Jules

Le secrétaire au Trésor américain Scott Bessent a tenté cette semaine une opération de charme lors des réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale. (🔗)

Son discours révèle les tensions au sein de l'administration Trump et pourrait marquer un tournant dans la politique économique internationale américaine.

On vous décrypte ce discours, dans votre allongé du jour.

🇺🇸 "America First ne signifie pas America Alone"

Cette formule clé prononcée par Bessent devant le gotha financier international synthétise sa stratégie : adoucir la ligne trumpiste tout en préservant ses fondamentaux.

L'ancien financier proche de Soros, souvent désavoué ces derniers mois et tenu à l'écart des décisions économiques majeures, tente d'articuler une vision plus collaborative du programme America First.

"Au contraire, j'appelle à une collaboration plus profonde et à un respect mutuel entre partenaires commerciaux", a précisé Bessent, marquant une différence notable avec la rhétorique habituelle de la Maison Blanche.

⚖️ Entre réformisme et disruption

Bessent défend les institutions de Bretton Woods (FMI, Banque Mondiale) tout en réclamant leur "recentrage" sur leurs missions originelles.

Cette approche contraste nettement avec la brutalité habituelle de l'administration Trump et son "Liberation Day" tarifaire. Sa vision : maintenir le leadership américain dans ces institutions tout en les réformant pour qu'elles servent davantage les intérêts américains.

"Les architectes de Bretton Woods avaient compris qu'une économie mondiale exigeait une coordination mondiale", rappelle-t-il, affirmant que l'objectif de ces institutions était "de restaurer et de préserver l'équilibre".

Une référence historique qui lui permet de justifier sa position médiane.

Fait notable, Bessent s'écarte largement du programme de la Heritage Foundation qui, pendant la campagne de Donald Trump, appelait la future administration républicaine à sortir les États-Unis de la Banque mondiale et du FMI dans les pages du "Projet 2025".

🎯 La Chine dans le viseur

Derrière cette apparente modération se cache une stratégie claire visant la Chine. Bessent critique son modèle économique "bâti sur l'exportation", sa classification comme "pays en développement" au sein des institutions internationales et les "déséquilibres commerciaux" qu'elle provoque selon lui.

"La Chine doit changer. Elle le sait. Tout le monde le sait. Et nous voulons l'aider à changer — car nous avons, nous aussi, besoin d'un rééquilibrage", déclare-t-il dans un passage remarqué de son discours.

Le secrétaire du Trésor va jusqu'à qualifier d'"absurde" le fait de traiter la Chine comme un pays en développement alors qu'elle est la deuxième économie mondiale. Il dénonce également les pratiques monétaires "opaques" de Pékin et appelle le FMI à être plus ferme dans ses critiques.

🌍 Redéfinir les priorités internationales

Bessent critique ouvertement l'attention portée par le FMI et la Banque mondiale aux questions climatiques, sociales et de genre, les qualifiant de "projets creux, fondés sur des slogans à la mode".

Il préconise un retour à la "durabilité économique et financière" et une politique énergétique "technologiquement neutre" incluant les combustibles fossiles.

"Je ne parle pas de changement climatique ou d'empreinte carbone. Je parle de durabilité économique et financière — celle qui élève les niveaux de vie et soutient les marchés", précise-t-il pour marquer sa différence avec les priorités actuelles des institutions internationales.

Fait notable, il mentionne positivement les recommandations de Mario Draghi pour relancer l'économie européenne, déclarant : "Les pays européens feraient bien de les suivre".

Un geste d'ouverture vers l'Europe ?

Nous avions réalisé un édito complet sur les recommandations de Draghi concernant l'Europe 👇

Comment sauver l’Europe ?
Des réformes majeures sont indispensables pour rattraper le retard face aux autres continents…

🤔 Réel changement ?

Toute proportion gardée, la tentative de Bessent pourrait connaître le même sort : une parenthèse bientôt démentie par un retour à la "normalisation" trumpiste.

Cette tension au sein de l'administration Trump reflète une lutte d'influence entre les partisans d'une approche institutionnelle réformiste et les tenants d'une disruption totale. Bessent semble plus en train d'essayer d'influencer, par ses déclarations et ses positionnements, la direction de la politique économique de son administration — plutôt que de la mener.

À Washington, la réponse à la question de la viabilité de cette approche reste invariablement la même : "Ultimately, it's up to the president". ("En fin de compte, c'est au président de décider")

Cette vision du "Trumpisme" est-elle une doctrine durable ? L'avenir nous le dira, mais l'Histoire nous invite à la prudence.

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by Jules

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