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Le vainqueur du nucléaire

Le vainqueur du nucléaire

Oubliez les grands noms historiques du nucléaire. Un nouveau champion s'impose sur l'échiquier mondial de l'atome, et il vient d'Asie. La Corée du Sud, discret outsider d'hier, est devenue l'acteur incontournable du renouveau nucléaire.

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par Jules

Oubliez les grands noms historiques du nucléaire.

Un nouveau champion s'impose sur l'échiquier mondial de l'atome, et il vient d'Asie.

La Corée du Sud, discret outsider d'hier, est devenue l'acteur incontournable du renouveau nucléaire.

Avec une stratégie commerciale agressive et des arguments techniques imparables, Séoul transforme la crise énergétique mondiale en opportunité économique et diplomatique.

On vous explique ceci, dans votre allongé du jour.

🇪🇺 L'Europe séduite par le savoir-faire coréen

C'est un coup dur pour les géants occidentaux.

En remportant un contrat de 17 milliards de dollars en République tchèque l'été dernier, le sud-coréen KHNP (Korea Hydro & Nuclear Power) a fait plus que décrocher une commande : il a battu l'américain Westinghouse et le français EDF sur leur propre terrain.

"La Corée est le seul pays qui a construit des réacteurs dans les délais et le budget prévus," se félicitait Ahn Duk-geun, ministre sud-coréen de l'Industrie, après l'annonce.

Un argument pertinent alors que les projets occidentaux s'enlisent dans les dépassements de coûts et les retards - le réacteur EPR français en construction accumule déjà 12 ans de retard !

Cette victoire tchèque n'est que le début d'une offensive européenne bien orchestrée. KHNP réalise actuellement une étude de faisabilité aux Pays-Bas et mène des discussions pour construire des réacteurs en Finlande et en Suède.

La Pologne a déjà signé pour une centrale à Pątnów, et même le Royaume-Uni lorgne sur le savoir-faire coréen pour un site au Pays de Galles.

🤑 L'atout maître : des coûts imbattables

Le secret de cette conquête ?

Un rapport qualité prix imbattable.

Selon les chiffres de 2021, la construction d'une centrale nucléaire coûte 3 571 $ par kilowatt en Corée du Sud, contre 7 931 $ en France et 5 833 $ aux États-Unis.

Cette compétitivité spectaculaire s'explique par une standardisation poussée à l'extrême et une expérience solide accumulée sur le marché domestique, où 26 réacteurs fournissent déjà un tiers de l'électricité nationale.

Le projet Barakah aux Émirats arabes unis, achevé cette année après avoir démarré en 2012, sert désormais de vitrine commerciale parfaite.

"Il est important que KHNP ait livré quatre réacteurs APR1400 à Barakah dans un délai raisonnable," souligne Adam Juszczak, analyste au Polish Economic Institute.

☢️ L'industrie du futur : le pari des mini-réacteurs

Mais la Corée ne s'arrête pas aux réacteurs classiques.

Le pays se positionne également sur le marché émergent des petits réacteurs modulaires (SMR), ces centrales miniatures qui devraient révolutionner l'industrie dans les prochaines décennies.

"Une autre industrie high-tech prometteuse démarre, l'écosystème de production de petits réacteurs modulaires (SMR)," explique Park Ki-young, ancien vice-ministre de l'Industrie. "Si seulement un tiers de la demande mondiale d'équipements SMR, qui s'élève à 200 GW, est remporté, l'effet sur les ventes atteindra environ 100 000 milliards de wons."

Selon Bloomberg, la Corée du Sud pourrait remporter jusqu'à 43% des plus de 400 projets de réacteurs nucléaires prévus dans le monde.

🤔 Des nuages à l'horizon ?

Ce tableau idyllique comporte néanmoins quelques zones d'ombre.

La récente destitution du président pro-nucléaire Yoon Suk Yeol a conduit à une révision à la baisse des ambitions atomiques nationales. Le pays prévoit désormais d'ajouter seulement 3,5 gigawatts de capacité nucléaire d'ici 2038, contre 4,9 gigawatts initialement envisagés.

Autre écueil : un contentieux avec Westinghouse, qui accuse KHNP d'avoir utilisé sa technologie propriétaire sans autorisation.

"KHNP devra probablement parvenir à un règlement financier avec Westinghouse. Cela pourrait même finir par être une affaire déficitaire," avertit Suh Kyun-ryul, expert nucléaire et ancien professeur à l'Université nationale de Séoul.

Malgré ces quelques soucis, la Corée du Sud semble bien partie pour devenir le grand gagnant de la renaissance nucléaire mondiale. Dans un marché longtemps dominé par quelques acteurs occidentaux, russes et chinois, l'émergence de ce challenger asiatique rebat complètement les cartes du jeu énergétique mondial.

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by Jules

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