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Un âge d'or, vraiment ?

Un âge d'or, vraiment ?

Lorsque Donald Trump a prêté serment en janvier 2025 pour son second mandat présidentiel, il a promis d'inaugurer un "âge d'or" pour l'Amérique. Trois mois plus tard, cette promesse semble avoir pris un sens littéral que peu avaient anticipé...

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par Jules

Lorsque Donald Trump a prêté serment en janvier 2025 pour son second mandat présidentiel, il a promis d'inaugurer un "âge d'or" pour l'Amérique.

Trois mois plus tard, cette promesse semble avoir pris un sens littéral que peu avaient anticipé : l'or physique a franchi la barre des 3 000 dollars l'once en mars, puis dépassé les 3 500 dollars en avril - un record historique.

Historiquement, les sociétés qui se referment sur elle-même n'ont jamais rien apporté de bon. On en parle, dans votre allongé du jour.

🫨 Des marchés secoués, une économie sous pression

Les 100 premiers jours de l'administration Trump 2.0 ont été tout sauf dorés pour les investisseurs américains.

L'indice S&P 500 a chuté d'environ 8% depuis l'investiture, se dirigeant vers sa pire performance post-inauguration depuis Gerald Ford en 1974.

La cause principale ?

La mise en place de droits de douane sur pratiquement tous les partenaires commerciaux des États-Unis.

Si certains pays ont obtenu un sursis de 90 jours, l'onde de choc a été immédiate : la confiance des consommateurs est tombée à 57,9, son niveau le plus bas depuis novembre 2022, tandis que les attentes d'inflation à long terme ont connu leur plus forte hausse en 32 ans.

Indice de la confiance des consommateurs, sur 5 ans

Ces mesures ont également frappé le secteur manufacturier, que Trump jurait pourtant de revitaliser.

Un rapport de la Réserve fédérale de Philadelphie a montré que les conditions des entreprises manufacturières ont plongé en avril, faisant écho à un autre rapport sur l'activité des usines dans l'État de New York.

🔁 L'histoire se répète-t-elle ?

Ironie du sort, la rhétorique trumpienne de l'"âge d'or" évoque fortement l'"Âge doré" américain de la fin du 19e siècle - une période qui n'avait de doré que le nom.

Comme l'a souligné l'historien Joshua Zeitz (🔗), l'Âge doré était marqué par une domination sans précédent des affaires et de l'industrie sur la vie américaine, avec une croissance économique et des progrès technologiques considérables, mais aussi une consolidation économique et des inégalités.

L'historienne de Yale Beverly Gage établit plusieurs parallèles frappants : "Nous sommes dans une ère d'inégalité qui ressemble beaucoup à ce que nous avons vu à la fin du 19e siècle. Il y a cette valorisation de l'homme d'affaires au pouvoir - c'est en partie ce qu'est Trump. Et aussi une sorte de saisie éhontée du trésor public."

La distribution du pouvoir entre les mains d'une élite économique est une autre similitude troublante.

Lors de l'investiture de Trump, plusieurs des hommes les plus riches du monde étaient présents : Elon Musk, Jeff Bezos et Mark Zuckerberg, les trois premières fortunes mondiales selon l'indice Bloomberg, étaient assis en bonne place derrière la famille Trump.

Leur présence souligne l'influence grandissante des géants de la tech sur la politique américaine.

🏆 De l'or qui brille, des promesses qui ternissent

Si l'or physique s'envole, l'économie réelle montre des signes de fragilité.

Johnson & Johnson, le géant des produits de santé, a estimé que les tarifs douaniers augmenteraient ses coûts d'environ 400 millions de dollars cette année, principalement pour les dispositifs médicaux. Ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres d'entreprises confrontées à une flambée des coûts d'importation.

Pendant ce temps, la volatilité des marchés a atteint des niveaux inédits depuis la pandémie de COVID-19.

Mark Malek, directeur des investissements chez Siebert, a qualifié la situation de "risque systémique extrême dans sa forme la plus pure", ajoutant que "la volatilité a été totalement différente de tout ce que nous avons connu dans le passé".

🤔 Un âge d'or pour qui ?

Le paradoxe de cette administration réside dans le décalage entre rhétorique et réalité.

Alors que Trump a conquis une part importante de l'électorat de la classe ouvrière blanche - et a progressé auprès des travailleurs d'autres origines - ses politiques ne profitent pas vraiment à cette frange de la population.

Comme le souligne l'historien économiste Johan Norberg dans son livre "Peak Human" (🔗), les véritables âges d'or de l'histoire sont caractérisés par une plus grande ouverture : au commerce, aux étrangers et aux idées qui dérangent les puissants.

Au contraire, lorsque les sociétés se referment, elles perdent leur éclat.

Le journaliste Oren Cass (🔗), partisan des tarifs douaniers mais critique de leur mise en œuvre précipitée, résume le dilemme actuel : "Ce qui est clair, c'est que les fabricants ne se préparent pas à un nouvel 'âge d'or' américain. Au contraire, ils essaient simplement de traverser tout le chaos du moment présent."

⚖️ Un retour de balancier à l'horizon ?

L'histoire nous enseigne que les excès de l'Âge doré ont finalement conduit à l'ère progressiste du début du 20e siècle, avec des réformes majeures pour encadrer les abus du capitalisme industriel.

La question se pose aujourd'hui : si Trump et ses alliés restructurent l'Amérique d'une manière largement impopulaire, la contre-révolution qu'ils mettent en place pourrait bien devenir le thème dominant des années 2030 et au-delà.

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by Jules

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